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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 01:49

Cela faisait quelques siècles que je n’avais pas posté. J’ai donc eu la joie de découvrir à quel point j’avais plongé dans mon référencement (angoisse de bloggeuse de dimanche, va!)...

Donc je m’y recolle, j’ai plein plein de trucs à vous raconter, en plus.

Je passe à la trappe mea culpa et autres excuses que vous ne prendrez de toute façon pas au sérieux -sauf peut-être si je vous dis que j’ai passé les deux dernières semaines à faire l’amour avec Monica Bellucci, mais même pas.
En fait, j’ai bossé comme une damnée pour mon stage.

Du coup de goudou étudiante en école de com’, je passe au stade supérieur de goudou en milieu de travail.
C’est pas spectaculaire.
Le seul moment qui aurait pu l’être c’est quand, lundi dernier, après un week end très gay et très militant, j’ai lâché que je militais dans une «association qui lutte contre la discrimination des jeunes gays, lesbiennes, bi et trans» (en un seul mot, d’une traite, et toute rouge) pour expliquer mes cernes. Ma patronne n’a même pas sorti de couteau, elle m’a juste dit que c’était intéressant comme engagement.
Je suis un peu sur le cul, passez-moi cette vulgarité fugitive. Il faut savoir que nous autres, homosexuels militants qui lisons les bulletins d’infos de notre communauté, nous savons que par les temps qui courent, être homo et visible, c’est franchement pas drôle : mariages annulés, attaques homophobes, Vatican qui nous prend pour des pédophiles...On s’attend donc toujours, même si la personne en face est bienveillante, à une réaction négative. Et quand elle est positive, c’est toujours un peu décevant, bizarrement. On est content, bien sûr, mais tout de suite c’est bizarre, on ne sort pas de couteau. On est vraiment sur la défensive, c’est pas plus mal, mais du coup on est déçu quand on n’a pas à se défendre.
Donc mini-déception de militante vite épongée par une avalanche de recommandations pour la semaine à venir.

Mais pourquoi, me diriez-vous, ai-je trouvé bon de m’outer au travail ?
Je ne cherche pas vraiment l’hostilité (ma patronne aurait pu vraiment être homophobe et me virer....et j’aurai eu l’air con) pour mieux dénoncer son homophobie (dans le cas où sa réaction aurait été négative) ensuite. C’est une manière d’être militant, mais ce n’est pas ainsi que je conçois le coming-out dans l’optique militante. Car, l’outing au travail est, pour le coup, un vrai geste militant : c’est compter pour un homosexuel qui existe dans son lieu de travail, ne pas avoir à se cacher de peur d'être discriminé, et c'est quelque chose d'assez important aujourd'hui où beaucoup d'entre nous subissent des pressions au travail à cause de leur orientation sexuelle.

Le coming-out est une arme en ce qu’elle nous montre tels que nous sommes, et qu’elle surprend l’autre parce qu’il ne s’en doutait pas. L’autre comprend alors que ça ne change rien que son interlocuteur soit homosexuel. Cette fille, qui fait de si jolies plaquettes, se trouve être lesbienne. Elle reste performante dans son travail, ça n’a rien à voir.
En l’occurrence je savais qu’il y avait un risque minimum. Au pire des cas, elle m’aurait regardée bizarrement pendant toute la durée du stage. J’avoue, ça n’aurait pas été génial pour l’ambiance de travail, mais ça aurait été faisable.

En m'outant je veux juste dire : j'existe en tant que je suis dans ce groupe social qui s'appelle les homosexuels et ce n'est pas si terrible, ça ne change rien. Mon message est simple, en fait : exister, pour ce que je suis, et non derrière un masque. Ça peut prévenir d'éventuelles maladresses, et surtout son étonnement face à des phrases comme : "Je viendrai au colloque avec ma petite amie". C'est une manière de clarifier les choses et de ne pas avancer masqué. Je ne lui ai pas non plus raconté mes parties de jambes en l'air et je ne serai jamais amenée à les lui raconter, hein. Juste dans ma tête et dans la sienne, les choses sont claires, on sait à qui on parle.

C'est moins une question d'étiquette qu'une question d'existence. Dire qu'on est homosexuel, encore aujourd'hui, c'est s'arroger le droit à exister qui ne nous est pas forcément donné à la base.

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 12:29

Je viens de m'apercevoir que si on me googlise, on tombe sur mon compte Twitter, sur lequel je dis que je suis ouvertement lesbienne (bé oui, forcément, c'est le pendant du blog...d'ailleurs si vous voulez me suivre sur Twitter, cherchez quota_atypique). Fâcheux, mes amis, fâcheux.
(On remarquera au passage la grande réactivité du robot Google, ça doit faire une à deux semaines que mon nom complet n'apparaît plus sur mon compte Twitter, mais il s'obstine à m'outer, ce gueux des bois !)

C'est très compliqué, ma position, voyez.
Parce que d'un côté, j'aimerai pouvoir le dire sans que ça pose problème aux gens. Je suis très heureuse d'être lesbienne, j'aime bien le crier partout en plus.
De l'autre, je vois bien que c'est un facteur discrimininant pour certains employeurs. Pas tous, mais certains. L'engagement associatif, par exemple, est en soi une bonne chose, mais en asso LGBT, ça passe plutôt mal, les gens font mal le saut entre être lesbienne (ça, ça va, ça relève du domaine privé) et le revendiquer (mais qu'est-ce qu'elles nous emmerdent !)...

Donc, pour trouver un boulot, l'idéal serait que quand on tape mon nom sur Google, on ne voie RIEN, mais RIEN (sauf la iiste des admis au Celsa en 2009 !).
Mais en fait c'est tout le contraire : on voit mon nom sur la revue de mon asso, et maintenant mon compte Twitter. Je suis sûre que y'en a dans ma famille qui l'ont appris comme ça.
Ce serait bête qu'ils l'apprennent comme ça quand même. J'avais dans ma trousse de militante harveymilkienne une tonne de coming-outs sympa et décalés. Avec ma chance, ils vont tomber sur le plan glauque du "je l'ai appris sur Google".
Du coup, mon orientation sexuelle, je pense que j'aurais du mal à la limiter au domaine privé, même si je voulais (il fallait faire attention avant !), parce que trop d'informations me trahissent. Ma vie amoureuse et sexuelle l'est, mais mon orientation sexuelle, depuis qu'elle est l'objet d'un militanttisme forcené, ne l'est plus.

Bon, il faut se rendre à l'évidence. Je ne vais pas aller postuler pour une entreprise qui ne serait pas au minimum gay-friendly. Je suis trop visible pour cela. Je porte un Rainbow Flag au poignet en permanence, et il y a des flyers pour des trucs associatifs qui tombent de ma pochette quand je l'ouvre. Je suis over-grillée.
Imaginez l'ambiance en entreprise si tout le monde est homophobe....
A l'inverse, remarquez que je ne suis pas over-fan du communautarisme. J'adorerais bosser à la Xeme Muse, mais faut pas déconner, si ma vie tourne autour de ma lesbienitude, ça va devenir malsain, je vais me replier sur la communauté et j'aimerais pas. J'aime trop le dialogue, l'échange avec l'autre. C'est d'ailleurs une des raisons d'être de ce blog.

En fait, plus que les perspectives de boulot, qui finalement ne seront pas si mauvaises je le pense, ce qui se révèle dans cet épiphénomène médiatique, c'est que j'ai fait un choix de vie. L'impact de ce que je fais, notamment en association, se révèle là. Je comprends que être goudou, ça a un poids social. Autant je ne ressens pas personnellement l'homophobie, autant je sais que dans le domaine professionnel, je risque un jour ou l'autre de la subir.
Je n'ai pas peur (et puis quoi encore, je ne vais pas avoir peur de quelqu'un qui a tellement peur de moi qu'il essaye de se protéger derrière des insultes ?), juste je prends conscience des conséquences de mes actes et du fait que je ne suis plus dans la cour de récré, mais aux portes du monde du travail. La fête est finie.
C'est aussi ça, devenir adulte.
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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 19:00

Bilan de la semaine : trop de salive partagée.

D'abord à ce fichu Gala.

Bon, le principe de tout gala,  c'est qu'on se fait tous beaux et qu'on boit du champagne.
Donc, mardi dernier, je me retrouve, en robe (oui, en ROBE !) à faire des risettes à tout le monde. Bon, il y avait un open champagne, donc je me suis pintée à l'oeil, ce qui n'est mal. Ça a amorti les 25 euros d'entrée que j'ai payés de mauvaise grâce, en serrant très fort les dents.

La première partie de la soirée a été terrible.
J'ai surbadé. Nonmaisvraiment. En un seul mot, ça le mérite. Il faut s'imaginer moi, là, avec ma coupe de champagne, ma robe et mon sac à main, un peu (beaucoup) perdue, se posant beaucoup de questions existentielles (mais dans quel merdier je me suis encore fourrée....) au milieu de jolies communicantes en robe de soirée, toutes pendues au bras de polytechniciens et étudiants aux Arts et Métiers en uniforme. Et moi, qui savais pas où me mettre.
Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que ça peut être, quand vous ne voyez que des couples hétéros autour de vous, et que vous vous sentez seul au monde, seul à ne pas vous amuser. C'est terriblement frustrant.

Je suis montée pleurer un bon coup, ça m'a fait du bien. Vu la tête que je tirais (admirable...) un pote à moi s'est enquis de mon état (pas fameux...). Une chance, j'allais repartir chez moi.
Il a été héroïque : "Oriane, tu vas pas te laisser abattre. Tu vas redescendre, danser, et je te regarde d'en bas. Tu as ta place ici, et tu vas leur montrer".
Ni une ni deux, j'étais sur le dancefloor.

Et évidemment les mecs sont venus me voir. Je passe sur ce gentil énergumène imbibé : "Tiens, tu ressembles à Shane de The L Word" - Moi : "Ben...normal, je suis lesbienne." =_=
L'autre était plus drôle.  
On a dansé très très serré. Mais très serré. Vu que ça ne me fait pas grand chose (à la limite, c'est encombrant) et que je le fais souvent avec mes potes gays, j'ai accepté de jouer le jeu.
Tellement que l'autre y a cru.

Alors dans sa tête (pas vraiment dans la mienne...) il fallait qu'on s'embrasse.
Ahnommaismonsieurjesuisgouine. (d'une traite, ça sort toujours mieux)
Ah mais il ne l'entend pas de cette oreille, le bougre ! Il a rééssayé !
Par chance pour lui, j'ai entendu la voix de tous ces gens qui me disaient que j'avais peur des hommes, qui pensaient que j'étais traumatisée. Là j'ai eu un sursaut de fierté. Je l'ai laissé m'embrasser.
Il a mis la langue, ce con. Je n'ai jamais embrassé de garçons en 21 ans et il met la langue...
Je ne me ferai JAMAIS à la barbe. Ça pique.

Bon, bilan de l'observation participante de la sexualité hétéro : j'étais un peu (malgré tous mes efforts) biaisée dans mon jugement, mais je me dis que pour ne pas avoir eu envie d'en découdre avec la danse qui précédait, alors qu'avec une fille j'aurais déjà regardé si les toilettes étaient libres, 'faut être goudou. C'est rassurant.

Autre occasion d'aller mettre ma bave ailleurs, le kiss-in contre l'homophobie !
Hé oui, j'y étais. On me voit un toutpetitpeu sur la vidéo de gayclic, c'est chou.
Et on voit vraiment pas du tout ma partenaire, une charmante lycéenne aux cheveux longs et au pull Led Zeppelin (c'est forcément quelqu'un de bien, quelqu'un qui porte un  pull Led Zep...) à qui j'ai roulé une jolie galoche pendant 5min devant le Citadium.
Elle avait le goût de cendre, mais ce tabac sur sa langue, c'était pas désagréable. Du tout.
Par contre, il m'est resté longtemps sur le palais, c'est drôle, ça m'a rendue nostalgique.
Elle est un peu partie sans dire au revoir c'est dommage.
En tout cas, c'était une occasion de plus de vivre un truc joli, un peu sensuel (j'étais émue quand à la fin, on était vraiment au même tempo Oo), un peu militant (mais ces photographes qui faisaient clic clic clic dans mes oreilles, c'était flippant), et qui aide à avancer dans la vie.

Je vis trop de choses en ce moment.

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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 16:57

Après avoir fait vivoter un blog poésie/autobio pendant un bon moment, j'ai décidé de remonter quelque chose de nouveau.
De tout nouveau.

Ce n'est pas que j'arrête d'écrire, j'ai juste autre chose à dire, et je vais le dire différemment.
J'ai envie de vous parler de comment je vois le monde. De comment c'est pas triste d'être goudou, militante, et dans une école de com' connue et respectée. De voir midi à sa porte, de se rendre compte qu'on change tous les jours, qu'on vit des trucs terribles, qu'on a beaucoup de chance.

Voilà.


Quota Atypique, c'est juste le surnom que m'a donné malgré lui mon prof de pub'. Il m'a dit un jour que j'étais le "quota atypique de la classe" parce que j'étais la seule gouine visible de l'équipage. Et c'est un fait.
Alors bon, je suis LA gouine, du coup, j'aime bien. On me pose plein de questions bizarres.
Et puis je me sens parfois aussi très seule. Au milieu de toutes ces hétéros bien apprêtées qui bavent sur les polytechniciens en uniforme, pendant que moi, c'est sur ELLES que je bave. 
Pauvre de moi !

Je pense que c'est une bonne entrée en matière, le meilleur est à venir !

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